HISTOIRE • Sophia a toujours eu une mémoire très impressionnante. Elle se souvient de choses de quand elle était très jeune, si bien que quoi que ses parents pouvaient faire, elle savait toujours la vraie histoire. Adolescente, ils lui disaient : "Ta mère et moi ne buvons jamais", mais la jeune fille se souvenait lointainement d'une soirée en famille très arrrosée. Une autre fois ils lui disaient : "Quand tu étais petite, on était toujours là pour toi mais maintenant tu es grande.", mais Sophia se remémorait quelques flashs de sa petite enfance. Elle se visualisait seule, dans le noir, dans un grand lit, sans personne dans la maison et ses cris avaient beau résonner dans la luxueuse villa californienne, on ne lui répondait jamais. Son père était un des chirurgiens esthétiques les plus en vogue de la Silicon Valley, à San Fransisco,et sa mère était l'assistante d'un célèbre homme d'affaires. En bref, les Monroe avaient de quoi avoir une très belle vie dorée avec leur fille unique devant laquelle ils étaient en admiration, le peu de temps qu'ils la voyait en dehors du travail. M. Monroe décida donc, dans un élan de douceur, d'avoir un autre enfant. Et ce matin-là, alors qu'il y songeait, on vient lui rapporter qu'une de ses clientes venait d'accoucher difficilement et était dans le coma. On cherchait un couple pour garder sa petite-fille quelques semaines le temps de son rétablissement, il prit l'occasion de se remettre à s'occuper d'un bébé, mais en fait cela devenu quelques mois et elle décéda tandis que le couple Monroe décidait d'adopter cet enfant. Et c'est comme cela qu'un matin, alors que Sophia jouait tranquillement dans son parc, on posa à côté d'elle un bambin immonde et fripé qu'on lui demanda d'appeler "petite soeur Callie". Elle la détestait déjà.

17 ans, l'âge de raison des filles à ce qu'on dit. Sophia faisait déjà ses cartons car dans deux mois, elle partirait à l'université d'UCLA. Parce que, après quelques procès difficiles, sa famille avait dû déménager à Los Angeles pour fuir certains clients mécontents. La jeune fille avait espéré de longues heures que ses parents oublient Callidora dans la maison. Mais ça n'arriverait jamais. De toute façon ses parents avaient toujours préféré leur deuxième, elle était plus gentille plus jolie et tout le monde l'aimait toujours plus. Sophia avait tout fait, tout, pour qu'on l'aime, mais ce n'était toujours que Callie par ci Callie par là. Ou du moins c'est ce dont elle avait l'impression. Le pire, c'est qu'on avait toujours voulu lui faire croire qu'elles étaient vraiment soeurs, la blague. A chaque fois elle s'exclamait : "Nan mais vous voyez quand même ! Elle a l'air de revenir tout droit de la frontière mexicaine !". En général cette dernière lui sautait au cou et elle se tiraient les cheveux quelques minutes pendant que les parents, lassés, les regardaient faire.

Mais Sophia se rendrait à UCLA, tout irait mieux. Là-bas, elle rejoindra probablement la meilleure des sororités et voudra y exercer le pouvoir qu'elle mérite, sans sa soeur dans son ombre. Elle s'y fera beaucoup d'amis mais aussi pas mal d'ennemis car elle a toujours eu un certain tempérament, et une certaine tendance à faire n'importe quoi pour arriver à ses fins. Mais après tout, en dehors de ça, elle reste une fille sociable, séduisante et gentille quand elle le veut.