L'histoire de quelqu'un ne signifie rien, pas quand on a 20 ans comme moi. Je n'ai pas l'impresison d'avoir vécu, j'ai l'impression d'être encore à l'aube de mon existence. Je commence à peine à vivre ma vie pour moi. J'ai subi ma naissance. Je n'ai pas choisi de venir au monde, mes parents m'ont donnée la vie. Je les remercie pour ça d'ailleurs. Grâce à eux, j'ai eu une enfance facile et heureuse. J'ai traversé le monde de part en part, j'ai rencontré un tas de monde, partagé un tas de coutumes, découvert un tas de culture. Je dois quand même avouer que j'ai été gardé dans un écrin de luxe et de bien-être. Je ne savais pas grand chose de la misère du monde ou des difficultés des êtres humains lambdas. Et cette question m'a toujours tarodée. J'ai toujours été curieuse de voir ce qu'on ne me laissait pas voir. Mais j'étais une enfant et ma vie était le fruit de ce que mes parents voulaient. Je subissais mon existence.

Mais j'ai grandi, dans l'amour de mes parents et la diversité du monde. Mais je n'avais pas changé d'avis et, l'adolescence venue, j'étais bien décidée à vivre ma vie selon mes propres attentes. Je savais où je voulais aller et ce que je voulais faire. Mes parents se sont montrés très compréhensifs, m'encourageant dans tout ce que j'entreprenais, choisissant même les nominations qui me faisaient le plus plaisir. J'ai pu vivre aux endroits que je voulais et plus personne ne m'a plus empêché de voir le monde comme il était. J'ai toujours refusé d'être une utopiste, je préfère la vérité toute nulle même si elle était difficile à accepter. J'ai vécu longtemps en Afrique du Sud et c'est sans doute le pays qui m'a le plus marqué. J'y ai fais les rencontres les plus marquantes de ma vie avec la misère, l'inégalité mais aussi la tolérance, le courage et l'amour. C'est bête dit comme ça mais c'est comme ça que je l'ai vécu. C'est que m'est vraiment venu la conviction que je voulais prendre par au changement, que je voulais me donner les moyens de faire bouger les choses; comme Mandela avant moi.

Si j'ai cru que j'allais faire toute ma vie en Afrique du sud, j'avais décidé (et le travail de mon père allant dans mon sens) qu'il était temps de partir. Pour des raisons qui m'appartiennent en grande partie. Mais je voulais partir à la rencontre du nouveau continent car je savais que c'était là que je trouvais les meilleurs professeurs possibles et imaginables pour arriver à mes fins. J'avais 17 ans, j'étais déterminée et ambitieuse. Si mes parents sont repartis après que j'ai eu obtenu mon diplôme, je suis restée seule aux USA. Ca ne me dérangeait pas. Bien que pourrie gâtée dans un sens, je savais me débrouiller par moi-même. Je savais ce que je voulais, je savais par quoi je devais passer pour y parvenir. J'avais la clé entre mes mains, à moi d'en faire bon usage.

Une fois le lycée bouclé, je n'ai pas perdu de temps. Après une année à l'USC, c'est à l'UCLA que j'ai posé mes valises pour parfaire mon éducation. Le soleil, la plage et une formation de haute qualité, voilà ce qu'on m'offrait sans parler de l'accueil que j'ai reçu. Je n'avais plus à me morphondre de ne plus voir très souvent ma famille. J'avais trouvé au sein de Sigma Psi Zêta une nouvelle famille au delà de mes espérances.

Je n'ai jamais pensé que ma vie soit assez intéressante pour qu'on me demande la raconter. Mais peut-être qu'un jour, quand je serais devenue quelqu'un de mondialement important, peut-être que je coucherais tout ça sur papier et que cela fera un best-seller. J'en suis convaincue, ce sera le cas un jour.